J’avoue : je suis la Maîtresse absolue Du monde, des étoiles, des soleils, De cet univers pur, mais corrompu, J’invente les jours et les nuits, du fond de mon fauteuil.
J’avoue : je dessine fleurs, nuages et vent, Et tout cela m’amuse, comme un vieux jeu. Parfois je m’ennuie : je dessine un tourment, Parfois je brûle tout, dans un feu capricieux.
J’avoue : je trace des Voies Lactées sublimes Du bout des doigts, sur ta peau d’univers, Car je suis la Maîtresse des rêves intimes Et je fais trembler le monde à l’envers.
J’avoue : je suis une Reine inventée Par moi-même, et cela m’est bien égal. Je fais tout cela pour m’évader De ce monde banal, cruel et bancal.
J’avoue : viendra un jour, je partirai — Où ? Pourquoi ? Je ne sais. Peu importe… Et les larmes du ciel, en petites étoiles tomberont Dans chaque vers que j’ai écrit pour toi, en secret.