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Lavoie Coutechève AUPONT

Morts ouverts à Jacmel


Aux Poétes des PASSERELLES



La douleur est quand
Minuit broutte l’herbe sauvage des regards
Dans les rues de Jacmel
Où Poètes Diseurs Comédiens et arpenteurs se confondent
Et dentellent la poésie le chant
Le rara pour porter la faim ardente d’une journée rouge
Plantée autour de l’autoroute de la Fatigue
Et le doute qui perpétue les retours probables etinopportuns
Les minutes suivent convenablement les secondes maladroites
Etles heures se multiplient
Plus loin que mes pas de bohémien
Et la déchirante Aventure de Carl Brouard
Jalouse me crevait les semelles sur la Sainte-Asphalte
Triste et sombre mon ombre rouge et grave foncé
Aveugle quand je regarde par la queue
Ma voix somnambule et la nuit lourde de remords pleuvaient
Comme un tombeau ouvert à la vie
Sur la face visible de ma montre
Les aiguilles sont devenues aveugles
Et lourdes dans la rotation du vide
Conduisaient la triste chaleur de ma chambre
Ce soir ou ce matin orpheline
Comme cette nuit blanche tissée dans les ondes sauvages
D’une ville personnellement inconnue
Comment veux-tu que j’aime
Une ville qui ne sommeille pas quand vient l‘étrangeté et
Une ville qui ouvre les prunelles de peur
Quand je voyage entre bagages et moi-même
Ou quand l’espoir est un poème
Qui s’étrangle dans l’avers du quotidien
Le pire on était seul
Et on ne pouvait pas en savoir plus
Car la poésie ne sait pas trop compter
La poésie aussi ne dort pas
Quand le poète cherche son lit nul part
Ou quand les bordels se suicident aux portails de la ville
Fermée à contre –jour
Cette nuit est un festival de gens ouverts
Dans les paumesde la dérive
Où nul n’est homme
S’il n’est pas chien à minuit
Et nul n’est chien et sauvage
S’il n’est pas une gousse d’Edgard.


Jacmel,19 mai 2006, 12 hres 07.