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Laurent COZZOLINO

Gaza

GAZA

Quand j'étais jeune tout avait l’air d’un jeu
Vivre ici ne me donnait aucun sentiment de honte
Mais maintenant que j’ai grandi je commence à comprendre
Avant nous avions des maisons
Avant nous avions des terres
Ils ont fait pleuvoir des balles sur nous alors que nos mais
Nous avons été ensevelis sous les décombres, terrifiés,

Espérer... Oserons-nous rêver ?
Nous avons renoncé à attendre
Pour nous, rêver est encore un rêve
Quand je me suis réveillé, la maison n’était que pierres bri
Soudain, nous n'avions plus rien
Et rien n'a changé

Nous vivons, à huit, dans cette chaleur surpeuplée
Animaux d’élevage industriel vivant dans notre propre sueur
Vivre ainsi est tout ce que mon petit frère a connu
Le monde ne fait rien. Que pouvons-nous faire ?

Nous taperons dans la balle
Nous sauterons à la corde
Nous jouerons dehors. En étant prudents
Nous peindrons et dessinerons. Nous dirons nos prières

Dehors le soleil impitoyable blanchit les rues démolies
L'obscurité tombe sur le soir, telle une porte de fer
Les hommes jouent aux cartes à la lueur des torches
Les femmes restent à l'intérieur
L'enfer peut éclater en un instant, le jour comme la nuit

Tu cherches les ennuis si tu t’aventures trop près des murs
Mon père est mort... en nourrissant les oiseaux
Maman marche devant moi pour vérifier s’il y a des soldats

Pour chaque pierre lancée par une tête brûlée dix reviennent
Pour chaque pierre lancée par une tête brûlée cent reviennen
Pour chaque roquette tirée, les drones reviennent

Depuis treize ans toutes les routes ont été coupées
Nous sommes isolés. Le ravitaillement médical nous est refus
Le carburant et le travail sont rares. Ils construisent des
Les vieillards pleurent. Les jeunes prennent les armes.

Nous sommes entassés comme des poulets dans cette ville de b
Le diesel me donne mal à la tête. Quand il pleut, les égouts
Je n’avais aucune idée de ce signifiait un martyr
Jusqu'à ce que mon grand frère... mon grand frère
Je suis désolé. Je ne peux pas continuer.

On dit que qui sème le vent récolte la tempête
Quand les gens savent qu'ils n'ont aucun avenir
Pouvons-nous les blâmer si nous ne parvenons pas à les appri
Et quand leurs espoirs et leurs rêves sont brisés
Et qu’ils pensent qu'ils pourraient aussi bien être morts
Lorsqu’ils partent, leur pardonnerons-nous
De nous avoir emmenés avec eux ?