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Latifa MAO

Tandem amoureux

Lui
Nostalgie ô nostalgie, quand dans ton giron
Tu me possèdes et me vides de la substance
De mes jours et mes nuits, me fais prisonnier
De mes souvenirs heureux, à la lumière vive
Plus aveuglante que tous les soleils naissants
Déchirant mes doutes, dévoilant mes manques
Remplissant de muguet mes gourdes muettes

Elle
Pourquoi voleur de mes songes reviens-tu
Prendre mes souvenirs et mettre à leur place
Des peaux cuisantes, affamées et tendues
Tu es cruel, tu me tues à petit feu, sans égard
Epargnes moi car de t'imaginer déjà, je suis mal
Et pire quand tu me chuchotes tes mots bleus
Derrière ce voile arachnéen d'âmes dentelées

Lui
Toutes les flammes et laves des volcans millénaires
Ne sont rien quant à l'acide qui coule dans mon sang
Ton absence me consume et mes désirs ne sont plus
Que des rêves homériques vers l'odyssée du néant
Mon ciel s'est vidé de ses étoiles et ne s'illuminera
Que par les rayons argentés de ta lumière boréale
De tes flocons de neige à la blancheur immaculée

Elle
J'agonise, ma résistance se meurt devant ton portail
Mes maux se nourrissent à la source de tes veines
Je suis Pénélope, qui attend avec espoir et patience
Son Ulysse parti, loin, dans la mer des tentations
Le verrait-elle, le serre-t-elle contre elle, une fois
Une fois orpheline et qu'adviendra ce que pourra
Car sa vie sans lui ne vaut point qu'elle s'y attarde

Lui
Je t'apporterai la toison d'or dûment arrachée
De hautes mains aux éternels car les mortels
Face à ta beauté foudroyante s'échapperont
En volutes de fumée, ma soif est très grande
Mais je refuserai de l'étancher qu'à ton sein
Bacchus, fils de Jupiter, enfanté de sa cuisse
M'offrit mille élixirs que je n'ai point goûtés

Elle
De tes douces pensées, je ferai perler ma taille
Je marcherai libre, altière face à tous ces mortels
Les mains touchant cette ceinture nimbée de lune
Qui le soir scintille, me guidant vers le bord de mer
Attendant le retour de ton navire, bravant Poséidon
Rien ne me sera apaisant, ne me sera plus doux
Que de voir ta silhouette se découper à l'horizon

Lui
Dussé-je y perdre toute ma raison, y laisser la vie
Je ne faillirai à ma promesse ni à nos purs voeux
Ma poitrine te sera écrin, et mes bras un rempart
Et ni Eole ni Hermès ne pourront t'arracher à moi
Je reviendrai comme l'eau sur le roc le plus dur