J'ai vu la mer en extase roulant l'onde bleue de sa croupe en de larges vagues souples que dorait le feu ardent du ciel à l'horizon. J'ai vu des oiseaux blancs trancher l'espace immobile que traversent les vents fous chargés d'ennivrantes odeurs cueillies comme des caresses aux creux des lames dansantes de la houle marine. J'avais les joues roses, le souffle court et les yeux brillants. Mon cœur battait la chamade comme des flots de sueurs pesaient sur mes cils en baignant de leur tiédeur moite les chairs rougis de mon torse nu. Le sang circulait partout. Ici l'élan poétique est venu comme un élan vital d'expurgation d'un trop-plein de sensations.