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Julien WATTRELOT

Nymphéa

Elle avait des regards bleus d’hirondelle,
Accrochait à mon coeur ses petites ailes,
Pour m’emmener jouir du septième ciel.

Elle, née fille-fée aux ailes toutes blanches,
S’envola dans l’aube claire du dimanche.
Attirée dans l’herbe qui verdoie au soleil,
En la regardant par terre faire des merveilles,
Elle oubliait que je ne fusse un vrai jardinier.

Eclose ce jour, devenue femme-fleur du verger,
J’avais peine à dégrafer sa robe de percale,
Et je soignais ses peurs aux rayons des étoiles.
Le printemps soupirait dans ses longs cheveux,
Au vent doux dansaient ses pieds-pétales-bleus.

Le creux du vallon embaumait de senteurs,
Une brume de parfum à ses yeux en pleurs,
Jouait dans leur couleur galante de beaux près.
J’essayai un poème à ses joues empourprées,
Qu’elle aimât timide en un sourire d’enfant.

Elle récitait des vers comme des bulles de savon,
Une flore langagière dans l'air du soir innocent ;
Mon cœur tremblait fort de feuillages-papillons.
Sous Juillet chaud elle brûla du rêve des eaux,
Frileusement jaloux, je trempais dans ses flots.

De son corps épandu nu dans la Rivière d’Argent,
Elle ne fut plus bouton-d’or mais bouton-d’argent,
Et déjà tard, langoureuse avec un gros nénuphar,
Hélas ! Elle était Nymphéa et me dit « au-revoir ».