Indifférence
Tout commence par une blessure invisible,
Indolente, qu’on arrive pas à localiser,
Puis, l’absence, l’asthénie de mots étranglés,
D’un silence épais qui nous plonge dans la nuit.
Le son s’échappe d’elle comme une contagion,
Pour laisser place à l’atonie de l’oppression,
Qui se dissout en une existence fictive,
Noyée dans le bruit incessant de la vie.
Le jour se lève dans une lumière à flot gris,
Avec l’apathie de ses phrases ordinaires,
Ses peines sans issues et ses rêves pourris,
Comme un malaise suspendu dans l’air.
La vérité d’un jour ruiné par le doute,
D’un accablant et funèbre éclairage,
Alimenté par une fissure d’enthousiasme,
En hostilité pesante d’une volonté en déroute.
De grands yeux ouverts sur un muet, pourquoi?
Un lourd désintérêt franc et massif,
Sans raison apparente, une tragédie
Qui n’épargne personne, on ne sait pourquoi.
Sans relâche, les jours avancent,
Sourds, comme un sourire triste et las,
Une vigueur maussade de l’irréparable.
Un grand gel intérieur qui pousse aux urgences.
Ce n’est jamais la faute de personne.
Trop souvent celle du passage de la vie.
On ne peut plus respirer, ça va trop vite.
Il nous faut ralentir ou être conforme ?
L’indifférence c’est la peur de la permanence,
La peur de vieillir, seul, dans l’indifférence,
C’est un chagrin verrouillée dans le silence,
Fragilisé par la pesanteur de l’existence.
Rien n’est pire que l’indifférence…
