Messieurs, ne comptez pas sur moi pour vous parler du sein des femmes ! Car depuis des siècles que des hommes écrivent, qu’est ce qui n’a pas été dit sur le sujet ? A quoi bon répéter une fois de plus que le sein des femmes est doux comme du velours pour nos joues, nos bouches et nos poitrines, qu’il ressemble tantôt à une pomme tantôt à une poire, vivant fruit de chair, symbole et fauteur de péché, toujours offert à portée de main ? Vieille histoire ! Qu’il attire le regard comme une promesse de joie, qu’il s’agite nerveusement dans l’écrin d’étoffe qu’il parfume et tend savamment un peu plus à chaque pas qu’elles font, comme pour énerver nos sens ? Éternelles redites ! Que sa couleur est chaude, même dans sa pâleur, qu’il bouge quand il est nu tel un enfant en mal de caresses, que la médaille rouge, ornement de sa pointe est une friandise dont le gout ne lasse pas, tout au long d’une vie d’homme ? Litanies usées, refrains tellement radotés ! Que, vivante mesure du désir féminin, il se tend comme un voile sous le vent des passions, qu’il durcit comme un sexe qui force un achèvement ? Que de fois chanté ! Qu’un bonheur ne venant jamais seul, ce merveilleux jouet par nos compagnes offertes est doublé d’un jumeau tout près de lui placé ? Qui n’avait déjà compté ? Non, non Messieurs, n’insistez pas s’il vous plait, c’est inutile, je ne vous parlerai pas du sein des femmes.
