Après avoir bâti un fabuleux empire, Richard au cœur de chat se mit à s’assoupir En songeant que son fils asservirait en pire Par le sang des gens sans même émettre un soupir Bien qu’il détînt le titre éminent de prince ; est-ce La raison pour laquelle il vint à la paix tard Mais il se murmure que sa belle princesse Qui aimait tout autant la lance et le pétard Craignait l’acier glacé des dents de la morsure Et hurlait très souvent « Allez, cessez messieurs De déchiqueter ce gros corps car sa mort sûre Attirera tonnerre et foudre de mes Cieux. » Richard était un roi pieux, fidèle au culte Et crut son fils Caliste inculte et néanmoins Capable d’un complot ; lui, féru d’oeuvre occulte Priait pour que son père eût mains et nez en moins. Allié avec un preux capitaine Hébreux, Il entra dans la chambre et ne vit qu’un lit vide ; Son père était parti dans le soir ténébreux Et furieux, Caliste eut la face livide, L’œil injecté de sang et prononça ces mots : Qui m’a trahi ? Ma femme ? En tous cas, la mort ose Venir quand il le faut ; je l’aime et la sème, Oh ! Elle va lever dans un cœur déjà morose.