Le tube en plastique a démodé le laiton Le saut à l’élastique a conquis le Letton Et toi tu as troué le tour de ton oreille A laquelle un anneau pend à l’autre pareille.
Le gaz a supplanté le coke de charbon Le cannabis a mis au rancart le bonbon Et toi, mon vieux cochon, chez ton automobile En bouffant du rap on dégueule un seau de bile.
L’hydrogène a tué la félectricité La poubelle a opté pour le tri en cité Et toi, pauvre garçon, tu sais bien que l’ordure Ne se voit et ne se sent qu’un temps quand l’or dure.
Le tiercé a laissé passer le quinté plus Le petit dit aux grands « hé ! Ne m’esquintez plus ! » Et toi, tu fais entrer la télé dans ta chambre Pour dire à l’hiver « fous le camp » quand vient décembre.
Le cinéma cherche un remplaçant à Gabin Les médecins sont en manque de carabin Et toi, à Super hue, tu vends de la poiscaille En rêvant de gober de petits œufs de caille.
Le livre est devenu tondu sous Internet Sans sansonnet est tout tristounet le sonnet Et toi qui cherches dans le ciel une hirondelle Sais-tu ce que grues, oies, martinets diront d’elle ?
Le Maghrébin du coin à pris de l’embonpoint La maîtresse d’école a banni le bon point Et toi, mon gros salaud, tu suces trop de glaces Et tu ne fais plus face aux verres, mares, glaces.
Nouméa la belle est salie par son nickel Israël veille à la santé de son Shekel Et toi, tu passas tes étés à Biscarosse En faisant le beau au volant de ton carrosse.
Les cimetières ont des morts mal dans leur peau Privés de la terre servant aux fleurs des pots Et toi, dans ce chaos, as-tu choisi la flamme Ou l’asticot mangeur de corps qui vomit l’âme ?