Midi : le soleil est à l’aplomb sur la tête Des arbres, des maisons, des cheveux bruns et blonds Après avoir brûlé d’une manière nette L’ombre avec son plomb d’or aux rayons fins et longs.
Tuée cette compagne agréable et discrète Sous laquelle on se plaît à respirer le frais ; Disparu son dessin que son maître sécrète Avec exactitude en déformant le trait.
Midi : rien ne bouge et chacun retient son souffle En n’osant regarder dans les yeux l’ennemi Et le crâne, attaqué, en premier, se camoufle En pourvoyant au mieux quand le reste gémit.
L’air étouffant s’agite et danse et puis se trouble D’une infinité de petits papillons blancs Effrayant les acteurs dont la vue devient double Qui admettent que le phénomène est troublant ! »
Midi : Une tanche vient juste de happer Une libellule bleue de si courte vie Qui n’a pas pu à la gueule énorme échapper Alors qu’elle était la seule à être ravie
En se satisfaisant, si frêle et si fragile, Pour chauffer ses ailes, d’un rayon de soleil Et l’ombre naine qui suivait, preste et agile, Ne pouvait la saisir : c’était toujours pareil.