Le ventre repu, au bras donne l’ordre De tendre la main qui contient du pain Au mort de faim qui attend pour le mordre De le partager avec son copain
Eloigné de lui, allongé à l’ombre De son vieil ami, le roi, le sapin Qui habite dans un coin un peu sombre Déserté par le lièvre et le lapin.
Quand il le rejoint, en deux, il éventre La céréale née d’un champ de blé Et chacun d’eux, sent un chant dans son ventre : « Honneur au gavé, car je suis comblé. »
L’estomac rempli n’a pas l’obligeance De commander à la main de donner Mais s’il refuse de faire allégeance
Au destin cruel et d’abandonner Deux gueux pleins de rien nourris de nature Il est alors de Dieu la Créature.