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Jean-Michel BOLLET

La mousse de diamants

L’eau plonge et secoue sa mousse de diamants
Apparents seulement tard dans le firmament
Quand monte le soir en noir drapé dans un voile
Et ces scintillantes et si pures blancheurs
Clignent, dansent sans faire injure à une étoile,
Car leur bonheur n’est qu’être éphémères fraîcheurs.

Après avoir brillé de cent feux en chutant
Les diamants se sont rassemblés en étant
Joyeux d’avoir donné un fabuleux spectacle
Et fonceront tantôt autant que des taureaux,
Même si les rochers cachés sont un obstacle
Sans qu’ils soient les égaux des prisons les barreaux.

Pierres précieuses et molles du ruisseau,
Vous courez saluer roseau, jonc, arbrisseau
Entendant ce glouglou si doux qui les enchante
Intéressant autant ce petit bécasseau
Le bec dans la vase dont le faible cri chante
Et détend les roses joues d’un lent chemineau

Marchant en regardant tressaillir vos flots clairs
Vifs-argents ressemblant aux pointes des éclairs
Qui découvrent le ciel, frappent les laides pierres
Comme l’eau s’élance en poudre de diamants
Reçue par les galets si près des épiaires
Qui - s’ils se rapprochaient - feraient de beaux amants.

L’énorme volume a généré un fracas
En arrivant en bas sans subir de tracas
Grâce à l’imposante masse diamantaire
A la fois légère mousse et dur minéral
Au destin fondé sur un chemin solitaire
Suivi par un souci d’intérêt général.

Le lent chemineau est dans l’admiration
De cette formidable agglomération
De petites beautés qui s’accordent ensemble
A se trémousser tout en jouant sans forcer
Leur talent de courir en coulant ; il lui semble
Qu’ils s’aiment sans jamais penser à divorcer.

Il s’arrête, s’assied ; passent, sans s’émousser
Les flots avant le saut entraînés à mousser
Pour ne pas se blesser aux parois de l’abîme
Et passé le danger, leur dos lisse éclatant
Caresse un long temps un caillou laid qui s’abîme
Avant qu’il devienne un doux galet épatant.