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Jean-Michel BOLLET

Je ne mens pas

Je ne mens pas vous les avez entendus
Après j’ai dit qu’il est urgent que tout change
Quand ils avaient les menton et cou tendus
Sans plus de chose à proposer en échange

Ils disaient savoir l’alfa et l’oméga
Mais ne savaient pas ce qu’ils disaient ces rustres
Moi sans mentir je leur ai dit oh mes gars
Quelqu’un sait cela depuis quatre cents lustres

Ils m’ont ri au nez branché sur le palais
Qui descendit l'air en passant par la gorge
Jusqu’à l'intestin sentant cet appât laid
Qu’il ne confondit pas avec un grain d’orge.

J’ai pleuré un peu puis j’ai téléphoné
A sir Xi Jinping étonné oh cher maître
N’ayez pas peur d’eux et jetez les faux nez
Qui jugent l'état du monde au pifomètre

J'ai remercié Xi et j'ai vouvoyé Dieu
Qui me dit mon fils ce chinois camarade
Connaît l’au revoir mais pas vraiment l'adieu
Et peut-être que son âme n’est qu'en rade

Toi tu ne mens pas puisque tu viens de moi
Et tu t’emploies à enseigner les étoiles
Mais il te faudra et des jours et des mois
Pour savoir pourquoi les rois n’ont pas de voiles.

Dites-le de suite oh mon Dieu s’il vous plaît
Je sais tout de vous mais votre âme est secrète
Car son élixir avare se complaît
A s’amalgamer quand elle le secrète

Maître me dit Xi appelez-moi Jinping
Car je ne suis pas hélas comme vous digne
De parler à Dieu je joue à pong et ping
A Shenzen un coup un autre coup à Digne.

Sapristi de Xi qui as chassé l’esprit
De ton pauvre corps séduit par la matière
L’auras-tu vendu à n’importe quel prix
Même en cédant ta très vieille tabatière

Je ne mens pas même au dictateur chinois
Qui entendit des cris bien plus que dix mille
Venant de Paris du fond de l’Illinois
Puisque va mourir ce monde qui fourmille

Je ne mens pas vous les avez entendus
Après j’ai dit qu’il est urgent que tout change
Quand ils avaient les menton et cou tendus
Sans plus de chose à proposer en échange.