Vos
poèmes

J’avoue avoir un franc penchant
Pour la banlieue et sa racaille
Dont la soif va en s’étanchant
En ne gobant pas d’œufs de caille

Etant le chef j’ai le melon
Aussi gros qu’est grosse ma tête
Qui ne connaît de Mourmelon
Qu’une vache que son veau tète

La moule est plus que le belon
Savoureuse et la belle bête
Veut l'aiguillon de mon frelon
Qui bourdonne au jour de sa fête

Mon terrain vague est un grand champ
Se heurtant à de la rocaille
Qui me sert en me retranchant
A me gausser de la flicaille

Je suis l’anar et le nihil
Le ruisseau qui sort sans sa source
Pour s'en aller dompter le Nil
Aussi fougueux qu’une rousse ourse

Etant près des gars des cités
J’aspire à me rouler dans l'herbe
Et j'ai bien des nécessités
A me raser avec l’imberbe

Au champ d’honneur sont des cités
Qui perdent la vie sauf un Serbe
Et un Malien ressuscités
Par Celui qui se dit Le Verbe

Ici pas de colline en hill
Pas de green pas de champ de course
Ni formule un ni Damon Hill
Mais le soir nous voit la Grande Ourse

J’avoue être un peu fier de moi
Par mes jeux et mon air espiègle
Acquis naguère et je le dois
Aux règles du rugby de Bègle

Etre à la marge et libre Ali
C’est ce que tu dis quand tu rappes
Toi dont papa est du Mali
Alors que tu es né à Trappes

Tu ris de Lille et de Bali
Et de l’île ou vivraient des papes
Moustachus comme était Dali
Peignant en vert de pâles nappes

J’avoue être ce hors-la-loi
Qui défie le code et la règle
Et maman qui a de la Foi
Craint dans le ciel l’aile de l’aigle.