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Jean-Michel BOLLET

Aux soeurs

Chères recluses sœurs dans l’austère couvent,
Il me vient à l’esprit une vieille pensée :
Votre enfermement est-il toujours dans le vent
A l’heure où la vie ne veut qu’être dépensée ?

Je suis impertinent et ferai pénitence
Si vous pouviez sans gants me confier le secret
De votre engagement dû à la rénitence
Et non sous le coup de la loi ou du décret.

Esseulées, à l’écart de toute une jeunesse,
Vous avez fait le choix de ne vous consacrer
Qu’à prier Dieu sans cesse, implorant sa tendresse
Après qu’il eut été sur la croix massacré.

Je vous aime en silence avec l’âme abritée
Sous votre faiblesse et votre humble effacement
Qui font fi du bruit de la personne agitée
Par la fureur, le cri et le déplacement.

Et, vous êtes, mes sœurs, la bonté incarnée
En quête de vouloir accueillir les exclus,
Les paumés poursuivis par la poisse acharnée
Venant vous supplier quand ils n’en peuvent plus.

Voilà votre secret que vous me murmurez…
Pourquoi tant de mystère et tant de retenue
Puisqu’on vous sait cloîtrées, que vous vous emmurez
Vêtues toute l’année de la même tenue ?

Malgré votre pâleur, vos yeux ont la couleur
De l’eau purifiée qui guérit et nettoie
Le péché du tueur tombé dans le malheur
Sur qui votre regard de bonté s’apitoie.

Visiter les souffrants, essuyer l’œil vitreux,
Reboucher la plaie vue ou mal dissimulée,
Soigner à Calcutta les mourants, les lépreux,
Térésa vous êtes la mère immaculée.

L’abbé Pierre « adorait » la sœur Emmanuelle
Qui, dans les chiffons du Caire semblait se plaire
Mais choisit d’habiter l’âme perpétuelle
Des anges du ciel bleu à l’aile blanche et claire.