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Jean-Michel BOLLET

A marche lente

Pieds liés aux souliers épais sa marche est lente
Et pourtant rassurante en lui faisant lever
Ses plantes protégées de manière excellente
Et les arpents suivants se font tous enlever ;

A l’approche d’une pourtant visible borne
Les pieds habitués croient à l’anxiété
De leur homme dont l’œil droit est à moitié borgne
Qui pourrait l’égarer de sa propriété.

Mais lui n’a nul besoin de voir où il chemine
Puisque ni pierres ni ronces ni hauts taillis
Ne peuvent empêcher son esprit qui domine
Les embûches les trous les halte-là faillis.

Les kilomètres ne sont que des fils de mètres
Ayant enfanté des géants qui font le tour
Du monde où sont postés sur leur parcours des maîtres
Parfois perchés-cachés au sommet d’une tour.

Layons sentiers chemins rues routes avenues
Sont bordés de dangers et semés de pépins ;
Ce marcheur n’en n’a cure et ses allées-venues
Ne sont moquées que par les porteurs d’escarpins

Incapables d’aller chaussés à marche lente
De gros souliers ferrés apeurant le danger
Les guetteurs en hauteur la pierre violente
Et le roncier mangé par un pied d’oranger.

Chemineau sac au dos les dents serrant une herbe
Tes godillots costauds sont de parfaits sabots
Qu’use le jardinier évoquant ce proverbe
Plus le soulier est gros plus le sol voit ça beau.

Le marcheur nez au vent triture le bitume,
Desserre la pierre et roue de coups le caillou ;
Le péril est présent partout mais s’accoutume
A ce lent passant s’en allant tel un voyou.