Mon coeur est triste sur ce hautbois nasillard Que quelques flûtes peinent à faire vibrer Quand de lourdes contrebasses au son retard Tirent vers le fond l’âme d’un rythme suret
Adagio baroque du vieil Albinoni Une harpe larme traîne en son ruisseau clair Les violons pinçant leurs cris de pizzicati Qu’un souffle froid d’engelures fige en son air
Matin d’automne gris et pluvieux sons diffus Deux mains rouillées traînent sur un piano trop lourd Du poids de solitude et d’oubli de refus D’un archer de crin noir crissant sur un corps lourd
Concentration dans un ailleurs introuvable Où serpentent sans grâce de vieux souvenirs Les yeux fermés d’une inspiration sécable En bribes de désarroi d’éclats de désir
Impossible point final note d’harmonie Sur une portée blanche de taches couleurs Je te cherche au flux de toutes mes insomnies Sur l’eau calme d’un lac au profond de senteurs
Musique ressassée des ondes amputées De cascades précipices des embellies L’oreille pleurnicharde trop accoutumée À se morfondre dans ses plus mornes replis.