Tordre un texte, jusqu'à ses virgules. Prendre un mot, pour seule perspective. Pour amour, faire dire: je t'encule. Se faire l'exégète d'invectives.
Enfermer un doux parfum de printemps Dans les boucles noires d'un bêtisier, Fantasmes nus mis aux gaz hilarants, Comme du sable entre des doigts brisés.
Couvrir d'un drapeau taché de merde Les plus belles couleurs de diamants bleus, Pour que la raison fuit et se perde, Dans l'inquisition de mots venimeux.
Lacérer de dents, longs crocs infectés, Quelques phrases caresses sur la peau, Pour les déchirer et les dépecer Par la curée de meute de salauds.
Faire dire l'infecte aux mots de plaisir. Peindre couleurs sang noir le fantasme Eclatant au soleil lourd des désirs, Pour l'oindre de gras fétides miasmes.
Sous l'haleine puante de vertu, Accuser le rêve de main au cul Et, surtout sans la moindre retenue, Habiller de vice les plus beaux nus.
La joie étriquée des intégristes Reste à jamais grise comme leur temps, Figée dans la violence fasciste, Pour faire taire les voix des incroyants.
Dans la robe de toute puissance, Dénoncer un chant, une parole. Jouir en bande de l'arrogance D'éructer les plus forts apologues.
Il y aura toujours des poètes A pendre au poteau des bienséances, Repas faciles des faux prophètes, Repus d'idées de fosse d'aisance.
