Le roi d'un rêve nu de ventres creux.
Il pérore nu, entre ses deux étendards,
L'un d'étoiles d'or et l'autre bleu blanc rouge.
Enarque d'ancien régime, sans son costard,
Il baise une chèvre, mange du chou rouge.
Le peuple n'y comprend rien, de son verbiage
De courbes, de dette au chômage, de crise.
C'est la ritournelle d'un vieil habillage,
Avec quelques promesses, comme cerises.
Et patati la dette, patata d'euros,
Pauvres chômeurs inertes en courbe inversée,
Demain sera fête, si vous pliez le dos!
Il donne son rôle de monarque inspiré.
Sous ses pieds nus, les urnes d'un récent scrutin
Dégoulinent de haine, d'absence d'envie.
Il se gratte les burnes, reprend son refrain,
D'une voix de poussière épouse le déni.
Il décide de changer de gouvernement,
S'empresse de reprendre les mêmes, son ex,
Son meilleur pote, des femmes, son opposant,
Dans un flou convenu de mélange inter sexes.
Être roi est difficile en République,
Alors les urnes sont là pour faire décor,
Comme les drapeaux aux couleurs historiques.
L'important est de durer pour jouir encore!
Vive l'Europe, vive la république,
Vive les énarques et les combinaisons!
Le roi est nu, chantre de mots hystériques.
Il a oublié qu'il fut fait par la nation.
Il se réveille alors, au pied d'une courbe,
Sa popularité piétinée par des gueux.
Les électeurs aiment plus que tous les fourbes,
Qu'ils font roi, le temps d'un rêve de ventres creux.
