Je t’ai dit : « tes fesses sont les plus belles ». Je ne saurai quoi dire de tes rides. En mai la sécheresse du cœur primal Fracture la crise d’hémorroïdes, La soif de la Terre fait craquer les sols, Le désir creuse le temps de ses envols.
Je t’ai dit : « tes petits seins sont les plus beaux ». Je ne saurai quoi dire de mes fesses Ni des bourrelets des chutes de ton dos, Désillusions de nos vieilles caresses. Le réchauffement climatique s’en vient, Nos rêves secs n’ont plus d’élan dans les mains.
Je t’ai dit de longs silences dans les yeux. Nos paupières sont closes sur le présent. L’amour ne sait pas se conjuguer à deux Ailleurs que dans le désir fou des amants. Les amours platoniques n’ont pas d’âge, Leurs désirs froids sont de pâles images.
Entre tous nos nombreux rendez-vous manqués, Le prochain sera encore mon préféré. Peu importe les reflets des miroirs fous. L’image n’a plus de forme, elle plane, Évidence d’un amour sans garde-fou, Égaré, bleu au cœur de ses arcanes.
Les longs silences n’ont plus rien à dire, Si des yeux bleus ne vibrent plus à les voir. Les mots s’effondrent sous les coups du désir D’une encre sèche d’attente à se revoir. Je ne te dirai rien de ce vacarme Sous la pluie acide du temps des larmes.