Vos
poèmes

Un vieil humoriste sans rire
Bavasse des circonvolutions
Qu’il est bien payé pour nous dire
Sur les ondes de braves moutons

Ses mots tortueux lisses glissent
De son micro jusqu’aux récepteurs
Comme une pâte de réglisse
Bavée à l’oreille d’auditeurs

On voudrait entendre un vrai bouffon
Capable de lancer quelques mots
Mordants les fesses et le menton
Des puissants installés sur leur pot

Quelques saillies éveillant l’esprit
Critiques acerbes et roueries
Et pourquoi pas quelques vacheries
Pour qu’apparaissent tous les non-dits

Mais ce n’est que longue litanie
de lieux communs à la surface
Sur la peau de chagrin d’asservi
Au verbe d’esclave loquace

La liberté de blâmer reste
Perdue dans les larges méandres
Où le cours du temps se déleste
Des coups qu’il se refuse à prendre

Rivière de média sans souffle
Un laïus huilé de bien pensant
Que les profits d’argent boursoufflent
Ruisselle d’ondes d’experts pesants

Humour mort né paroles sable
Partout l’uniforme parole
De couleur brune misérable
L’avenir déjà se désole.