Les révolutions ne prennent pas rendez-vous. Autour de leur grand axe pivot, elles tournent, Vortex des métamorphoses en contre coups. Des envers aux plus beaux endroits se retournent.
Surgissement des profondeurs de mer calme, Grondements soudains sur le fil des soubresauts, Fauves bondissants de leur abri en balme, Elles tissent la trame du temps en nouveaux mots.
Leurs signes avant-coureurs couvrent la toile De teintes sans force, de violences vives, Qui mangent la lumière à l’ombre de voiles. Rien ne sert de les guetter sur le qui-vive.
Elles sont de mœurs, populaires ou de coup d’état, Changement radical en de grands tournoiements, Saut dans un nouvel univers sans falbala , Viol ou séduction douce dans l’emportement.
Bien tristes ceux qui les attendent au grand soir. Frileux et amères ceux qui les redoutent. Déconvenues majeures de tous les espoirs De ceux qui les appellent, pour changer de route.
Irrépressibles métamorphoses de vie, De mort, de germination et de floraisons, Fleuves puissants, que nulle digue ne conduit, Genèses bleues d’irréversibles mutations.
Puissance créatrice de forts inconnus, Marche lourde sur l’humus d’un temps aboli, Laissant sur le sable les certitudes nues, Elles effacent l’ancien et fondent leurs non-dits.
