Un ancien président de la République, Renvoyé en prison pour une association De malfaiteurs en financement publique. Le théâtre judiciaire donne frisson.
Grandiloquence d'hommes en robes noires, De journalistes, d'avocats et de juges. Circulez citoyens! Il ne faut pas croire Ce flot, images et paroles déluge!
La vérité judiciaire est un des leurres Des luttes de pouvoirs dans les démocraties. Elle donne récit, tartine de beurre, Mou d'égalité, flasque dans l'impéritie.
La justice adultère du droit des peuples, Par ses amants suppôts des tenants de l'ordre, Terre territoire bleu qui se dépeuple, Reste une île morte où aller se morfondre.
La séparation des pouvoirs d'un autre temps, Quand l'emprise et l'influence médiatiques N'étaient que des termes à l'essentiel manquant, Ignore la connaissance scientifique.
Notre justice reste d'ancien régime, Au pain sec et à l'eau froide pour la bouffe, Ascète sur l'îlot du droit cacochyme, Quand le peuple du jour chérit la malbouffe.
Cul par dessus tête la robe sur le nez, Le juge rappelle sa légitimité Au peuple farceur le laissant sur son rocher, Perdu dans l'océan des urnes cocufiées.
Faire du souverain un bel invisible Aux pouvoirs oniriques pour grande nuit, Fait du peuple béat, à l'âme irascible, Un ogre violent aux colères infinies.
