Au chant des accents.
Idiome vernaculaire,
Bloubi-Boulga de la langue
Des nouveaux vocabulaires.
Complément d'objet très direct,
Le y t'y fera dire,
Sans qu'il ne soit en rien suspect,
Qu'il n'est pas à contredire,
Quand il chante ses tournures,
Depuis son Dauphiné natal,
T'envoyant dans la figure
Les formes de son capital.
En route pour les harangues
De mots désuets, vernissés,
Sentant bon le miel de cire
D'abeilles sur le bois lustré.
L'anglicisme est en délire !
Les médias parlent sans accent,
Hors sol, dans leurs péroraisons
D'experts présentés très savants,
Pour prendre les gens pour des cons.
À ignorer ses racines,
En singeant les dominations,
On en perd ses origines,
Jusqu'à perdre son propre nom.
Pourquoi vouloir apparaître
Dans une langue étrangère,
Venue d'ailleurs chez les maîtres,
Ignorant sa propre mère ?
Avoir les deux pieds sur Terre,
Pour donner couleur à ses mots,
N'entre plus dans les critères
De nos chères têtes de veaux,
Élites des temps modernes,
Qui prédisent nos avenirs
Comme de vieilles badernes
Et donnent envie de vomir.
Le langage populaire
Se nourrit de ses apports neufs.
Créolisé, séculaire,
Il se fout de ces têtes d'œuf!
La langue porte nos pensées,
Extravagantes ou posées,
Aux oreilles de nos proches,
Tranquille, mains dans les poches.
Ni bons ni mauvais, les accents,
Mettent le ton circonflexe
Dans la mélodie des vivants,
Chantent joie, amours et sexe.