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Jean Louis ANSELOT

Le blaireau déchu

Cachés, autant que faire se peut,
Deux compères malicieux
Écoutaient, silencieux,
De bien tristes aveux.
Prosper le roi blaireau,
Tout triste et tout penaud,
Une fois n’est pas coutume,
Confiait son infortune
A un sbire journaleux
N’en croyant ni ses yeux
Contemplant le piteux,
Ni non plus ses mirettes
Écoutant ses sornettes…

Abandonner, dites vous,
Je n’en crois rien du tout ;
Si, si, dit le fâcheux,
Continuer je ne veux,
Croyez le, foi d’ Prosper
Si je mens, j’vais en enfer…

La nouvelle ébruitée
Par les deux indiscrets
Fit son petit effet.
« Le roi va abdiquer
Et la gente blaireau
Aura un roi nouveau »
Les uns assez ravis,
Les autres plutôt marris.

Seuls quelques petits malins,
Qui eux n’en croyaient rien,
Se demandaient quand même,
Y avait-il dilemme ?
Un roi tout récemment promu,
Aussi vite déchu…
Est ce là racontars
Difficiles à croire ?
Les deux compères geais
Ont certainement bluffé...

Allons voir maître hibou,
Qui bien souvent sait tout…

Le hibou ne dit rien
Sauf ce petit refrain :

- Lorsque le peuple a faim,
Soit-il veau ou blaireau,
Et qu’on le saigne trop
Au profit de coquins,
Ambitieux et malins,
Il faut s’attendre à tout.
Parole de maître hibou…