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Jean L INFONTE

L'oraison pour Isis

Il faut lire, puis cesser, puis relire encore.
Il faut imaginer quel esprit suit le corps
Qui oscille et retient son âme sur le bord
Quand les brumes d’en haut sur le monde qui dort
Tiennent en l'air suspendu en un ultime effort
De la main de l'amant le souvenir de mort
Et regrettent déjà, d'un après, le si terrible sort.
Le parfum du poème s'exhale par les pores
D'invisibles cicatrices de ce coeur qui adore ;
D’un sourire, d’un soupir, sur les lèvres s'évapore
La sueur de l’amour puisqu’ Amante s’endort
Croyant tenir au creux du ventre, corps à corps,
La chair tant aimée qu’elle a serrée si fort.

Il faut croire, ISIS, il faut croire encore
Que son âme que tu sens c’est un peu de son corps
Quand tu sens son cœur sur tes lèvres au bord
Et que tu l’embrasses doucement alors que là il dort.
Tu résistes, tu retiens en un immense effort
Quand le désir s’en vient, s’en va cette petite mort
Et que du corps seul de plaisir c’est le son qui en sort.
La sueur trempe, elle perle à chacun de ses pores
Sa peau ferme et sûre que ta main tant adore
Et tu sais, tu te mens, malgré qu’il est là, qu’il s’endort
Que son âme que tu sens c’est un peu de son corps ;
Il faudrait qu’il t’enlace très prés, te serre trés fort.

Mais au bruit de la porte qu’il ferme quand il sort
Disparaît le mirage du palais, de la soie et de l’or.
C’est le goût de tes rêves que tes larmes essorent
Quand tu restes dans le noir et qu’il s’en va alors.

Rien n’est beau hors l’amour quand le cœur l’ignore,
Quand nos rêves nous lancent vers les cieux sans remords,
Qu’ils donnent aux femmes aimées d’une reine le port
Quand des anges ailés retentit la fanfare des cors,
Qu’un instant l’éternité, du théâtre emplit tout le décor,
Alors, oui, rien qu’alors et seulement alors,
Les hommes sont des héros, des Cid Campeador
A qui les femmes, Chimène, murmurent tout bas AMOR.