Te chercher quand la grâce me manque et qu'il faut puiser en moi seul les ressources qui me fourniront l'élan de me tourner vers toi pour être plus uni à toi car au fond de moi, il y a toi.
Te chercher quand l'envie me manque et qu'il faut trouver en moi un vouloir plus profond que les détroits des désirs passagers... Etre ainsi plus unifié du dedans au dehors le fruit du coeur à fleur de lèvres à fleur de peau la lumière du coeur mon souffle, uni à ton Esprit...
Te chercher, quand les forces me manquent toi, la lumière, lorsque les ténèbres m'étouffent ta bonté, lorsque le mal me blesse ta beauté, quand la misère m'encrasse la vue chercher dans la merdasse ton parfum éternel... Chercher, quand celui qui vint me trouver me demande à mon tour de le trouver chercher de toutes mes oreilles là où la vue ne mène à rien chercher dans le silence là où la voix ne répond pas.
Chercher humblement, dans le silence, quand tout éclat m'est enlevé, ma superbe efflanquée, et que tout semble me désapprouver... Chercher à perdre haleine, quand le souffle me manque et que la bise, que l'épreuve me malmène chercher à bride abattue, quand le désespoir fait rage, et que la piste s'ennuage sous les fers de l'étalon noir du découragement, qui a toujours une foulée d'avance sur moi dans la course et qui m'embrume les naseaux... Raviver la flamme de mon propre souffle, quand le feu qui me gouverna menace extinction. La protéger des vents acides qui s'insinuent je ne sais d'où. Vigilance, quand mes sens s'alourdissent, s'assourdissent... Ne pas renoncer. Puiser à cette flamme qui mystérieusement me donnera les forces de m'impliquer dans le combat contre une hostilité croissante, avec l'ardeur du premier amour... La charité est toujours printanière. La charité va toujours la première et toujours coule en elle cette sève jouvencelle aussi mince mais aussi palpitante qu'une étincelle...