C'est l'oubli, le mépris, c'est l'insoucieuse indifférence qui refusent au cœur le droit d'être compris le valeur authentique de sa différence et condamnent sa musique au silence préférant à la muse offrir leur révérence Cette offense rend gris.
Mais il faut pardonner.
Il y a l'arrogance l'écrasante éloquence qui cadence les mœurs rythmant "à qui mieux mieux" la rivale colère qui dans toute atmosphère impose d'être grand et qui classe au talent délaissant les petits frères au bord du chemin des pleurs fleuve, rivière de galères ! Cette offense lacère.
Mais il faut pardonner.
Il y a le cirque des enjeux du grand jeu du "Moi Je" où le fauve à dompter est l'autre dominé où l'oreille, assourdie à toute altérité où le regard, aveugle à toute autre beauté que la sienne étouffent de leur voix le silence souffrant du pauvre qui aurait des histoires à chanter si seulement on pensait à le lui demander... Et s'il crie on s'étonne "quelle outrecuidance !" Cette souffrance rend atone. Aphone. Oh elle laisse sans voix.
Mais il faut pardonner...
Il y a l'avarice, dégoût sans pitié pour les pauvres laideurs qu'on aime démasquer le refus de donner la moindre compassion et qui entre les âmes creuse des sillons un Achéron de larmes alourdi de limon le refus de laver les pieds, de faire honneur à cette humanité sanglante, qui se meurt transie de froid, devant la porte des maisons pour n'avoir pu trouver la chaleur d'un baiser... Cette offense délaisse...
Mais il faut pardonner.
Il y a l'exclusion, qui coupe le cordon nous reliant aux frères fils d'un même Père. cette froide sentence étrangère au pardon qui chasse la confiance et la jette à la mer. Il y a cette plaie, qu'on désigne du doigt pour que l'on soit le feu et l'autre, le bois. Il y a ce désir d'éloigner ceux qui pèsent d'écarter celui qui n'avance pas au pas d'épargner nos égards à celui qui nous lèse à celui qui nous gêne et que l'on hait tout bas... Cette offense... abat.
Mais il faut pardonner.
Il y a l'humiliation au front bas de qui ne possède ici-bas qu'un semblant de fierté l'ombre d'une humanité défigurée. En face, ces regards qui ne peuvent souffrir de supporter les traits de la disharmonie de voir avec le cœur ces Princes de martyre ces regards qui les bande comme des momies recouvrant un sourire irradié d'infini qui contraste avec l'ordre d'un beau défini mais apaise le cri de nos âmes tordues... Cette offense en a pendu...
Mais il faut pardonner.
Il y a tant d'offenses en nos âmes blessées il y en a tant encore mais il faut pardonner. Pardonner, par nécessité.
Car de ces maux je suis bourreau comme victime O Seigneur par pitié, qui connais nos abîmes qui nous a pardonné autant que fus blessé donne-nous au cœur le pardon à partager et que nous renaissions de nos cendres, qu'au nouvel élan de cœurs tendres, alliés, nous nous portions tous sur nos grabats alités jusque devant tes pieds, O guérisseur des plaies !