Ulle paraît maintes fois, s'immisce dans le crépuscule du jour, alors que l'étoile flamboyante se retire et les ombres alentours se dessinent en arabesques de jais, elles s'étirent sous le déclin. Un astre blafard s'élève de la nuit à venir en nouveau souverain.
drapée de voiles diaphanes naissant telle une use en devenir, se dresse en volutes nébuleuses une fille de lune aux yeux saphir. Sous ses longs cheveux opalins se devine son visage d'albâtre, immobile, elle semble à la caryatide d'un mausolée d'un cloître...
Sous la douce brise nocturne soudain son cou ivoire se dévoile, ses cils argentés papillonnent, révèle son regard saturé d'étoiles. Il émane de ce songe comme une douloureuse indolence glaciale, le don d'éteindre toute vie, mais envoûte par le charme spectrale.
la créature entame une fantasque danse dans les plis de son linceul, ses longs bras hâves, ses mains graciles, ses pieds fins sur les feuilles, dans ses gestes lascifs et amples, elle se meut avec une grâce fluide, une engeance de Thanatos, les lèvres blêmes serrées et les traits acides.
ainsi sous ses pas éthérés les herbes émeraude prises de givre crissent, dans l'ivoire des rais polaires d'étincelants diamants glacés surgissent. La féline succube virevolte à la pâle lumière du firmament de Séléné. Ses gestes languissants tels un hiver affectent une subtile hostilité...
La peur survient dès lors un sourire rogue dénude la nacre des dents, un frisson incoercible annihile la raison, réprime le sentiment ardent qui exhorte à fuir pourtant, fasciné par la froide beauté inopportune car nul noctambule ne survit à la rencontre létale d'une fille de lune...
