Dans l’allée des marronniers Des marins avinés Passent et repassent A travers la langueur D’un soir d’été Fait de moiteur Et de monotonie
L’un d’eux s’accroupit Au pied d’un réverbère Tandis qu’un autre chante Sous le ciel qui rosit
Ce sont les heures douces Et glauques à la fois Où se dessinent Sur les quais du port Les pétales flétris De la fine fleur Des senteurs marines
Chaque soir ici Est attente du jour Comme un cri sourd Qui monte dans l’air Se laisse emporter par le vent Et finit sa course en tombant Dans les vagues premières