Reprends ton chant Ta fête Tes drapeaux Tout ce qui te monte à la tête Ton uniforme et tes kilos De médailles De rubans De distinctions Et de ferraille Mais n’oublie pas de ramasser En passant Tes vieux chapeaux Ton écharpe en laine et tes gants
Reprends tes textes Tes discours Ta morale et je t’en prie Enferme-la A double tour Dans un tiroir plein de poussière Que le temps charrie Dans l’un de ces tiroirs Que l’on n’ouvre jamais Et qui nous paraît Plus triste que n’est La grisaille des jours de pluie
Reprends tes secrets De polichinelle Tes secrets de famille Tes bronzes dorés Tes estampes à cent sous Tes souvenirs qui mêlent De sombres dessous A des récits édulcorés Issus des replis cachés De tes fantasmagories
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Qu’on nous donne la paix De l’esprit La paix de l’âme
Dès que saigne le cœur Avec ou sans parfum de femme Il n’est de place qu’à la douleur