Que de temps n’ai-je passé Dans le jardin à compter les fleurs Les arbres et les couleurs De l’arc-en-ciel de nos journées
Je me souviens de l’aboiement Du labrador de nos voisins De la vitre cassée Au deuxième étage De la fiente des pigeons Sur le toit du pigeonnier Des murs chaulés Des plants de tomates De la cabane à outils Et de l’étang si petit Qu’on pouvait l’enjamber
Je me souviens des hortensias bleus Du sureau Du sapin de Noël qu’on avait dépoté Et de l’odeur des œufs Que l’on croyait brouillés Mais qui s’entendaient Comme larrons en foire
Et je me souviens de cette heure du soir Qui se prépare à l’accueil de la nuit Et me trouble depuis Comme si tout devait Soudain s’arrêter