Du thé vert à la menthe Juste une poignée Pas davantage Un pain de seigle valaisan Une rose rouge Pour ton corsage Et le retour imprévu De ton sourire d'antan Pour toi qui maugrées Un peu plus chaque jour C'est assez étonnant
Une assiette pleine A ras-bord de radis Fraîchement cueillis Qu'il faut encore laver A cause de la terre Qui s'y est accrochée
Ta carte d'identité Depuis longtemps périmée Une paire de ballerines roses Un long ruban Qu'il est urgent De démêler
Du papier à lettre blanc Mais qui a jauni Un crayon dont la pointe est cassée Une bougie que tu viens d'allumer Et dont la flamme S'est mise à trembler
La table est recouverte d'une toile cirée Tu observes les objets Qui viennent s'y refléter Puis en baissant les paupières Mais péremptoirement Sans que le moindre doute Ne vienne t'effleurer Tu évoques l'âme Des objets inanimés