Tous vos noms mes mies Que j'ai gravés avec amour Sur les troncs embrumés Semblent avoir disparu Quand la brume s'est levée A moins que je ne sois victime D'une supercherie Ou des fables nées De mon imagination
Vos ombres à présent surgissent Des collines alentour Je ne distingue plus rien Que les lampes allumées Que vous tenez en main Et qui balancent au rythme De vos corps qui avancent Sur le terrain Dans ma direction
Ne vous précipitez pas Accordez-moi je vous prie Une parcelle infime de votre vie Pour qu'au moins j'aie le temps D'inventer une histoire Brodée de mélancolie Mâtinée d'acidité cynique Pleine à ras bord de désespoir
Je vous en ferai la lecture publique Puis vous me détruirez Comme convenu Et par devoir
Après m'avoir occis fasse Le ciel que vous abandonniez mes restes Couverts de sang coagulé Dans un coin sombre du cimetière Où personne jamais ne passe
Sitôt après Vous retournerez sans remords A vos amours tristes et austères N'oubliez pas alors D'éteindre vos lumières