Des faïences blanches du sol au plafond Un long étal frigorifique Et dans la vitrine Livide Cadavérique Une tête de cochon Bourrée de persil Dans les oreilles et les narines
La bouchère Le nez rougi par le froid Ressemble à la maman du veau Qu’elle débite En jouant du couteau
La voix du boucher Résonne dans l’arrière-boutique Où même en été On se croit en hiver
Il m’aperçoit Dans un miroir Esquisse un sourire Frotte le sang de ses mains Puis les rince Les essuie Et s’approche du comptoir Pour me serrer la pince