Ne retournez pas Le couteau dans la plaie Le sang déjà surabonde Et le blé rougit
Lèvres crevassées Qu’articulez-vous Dans les brûlures Du ciel d’été
Rien d’autre ne surgit De ces lieux chargés Des douleurs de la guerre Que des mots imbéciles Aux couleurs du vent Inconsistants Ou tremblant Sous le poids de Leur incohérence
Ah ces vers Qui ne seront jamais écrits Et ces heures prisonnières De la lenteur du temps
Comme une bougie Le poète s’éteint Quelqu’un demande son nom
La force de répondre lui manque Il ne sait plus rien du monde Que sa mort imminente
Mais il murmure Aussi faiblement Que le passage d’un frisson Il paraît que Ma femme est vivante