Le long des murs Ils serpentent Dans le soleil à midi plein Il arrive parfois Qu'ils invitent des passants A contempler le ciel A compter les nuages Et puis mine de rien Comme des bêtes sauvages Ils leur mordent les pieds Les mollets Les genoux Tandis que le venin Se répand dans les corps Fatigués par le poids De la douleur et De la chaleur ardente
Les cadavres se ramassent En fin de journée La voirie les entasse Puis s'en va les jeter Dans une fosse commune Où les corps en masse Roulent sous un quartier de lune