Il m’est avis Que je naquis Au milieu de la nuit De la jonction morose D’une brise marine Et d’écumes tremblantes
Une photo jaunie Me rappelle des heures Ensablées de bonheur Sur des plages latentes
Il ne m’était guère Alors besoin de Me cramponner à Des rochers salutaires
Je marchais simplement Sans la moindre illusion Entre les coquillages Que les vagues charriaient A foison Et c’était là mon univers
J’atteins aujourd’hui L’autre bout de mon âge Assis à ma table Débordant de remords De regrets et de peines Attentif aux échos Dont j’ai perdu la trace Et qui lentement s’effacent A la surface des eaux