Tu perçais des tuyaux d'orgue A l'église le matin Et d'une main Tu versais Du sel dans le vin Du calice Pourquoi Pour rien
Tu sortais en boitant Par la porte de La sacristie Tu coupais les fleurs Du jardin du curé Et tu les projetais De l'autre côté Du muret
Tu rentrais seul chez toi La mine assombrie La goutte au nez Le cheveu gras Tu t'asseyais à la table De la salle à manger Tu te croisais les bras Sur la toile cirée Et tu t'y endormais
Parfois ton père Arrivait en rotant Te réveillait Te chassait Bon à rien fout le camp Et tu te réfugiais Au pied d'un sapin Devenu depuis longtemps Ton confident Privilégié