Son chien s’appelle Trotsky Son chat Momo Son piano bien-aimé Zerbina Mais il ne se souvient plus Du nom de sa femme et De ses huit enfants
Il pianote Il pianote Et les touches tremblent avant Qu’il ne les effleure Il les martyrise souvent Elles souffrent surtout Quand il entreprend Une cacophonie contemporaine A la Dutilleux Et on les comprend
Dans la salle on s’en fout On applaudit toujours L’essentiel est d’être vu
Quand le pianiste a fini Il se lève et salue Le public veut qu’il bisse Le public veut qu’il bisse Le pianiste est content Je pisse