Tant va la cruche à l’eau Qu’elle finit par se briser Contre les rochers sombres De la longue jetée Qui fait montre de diviser La mer en deux parties Dont la seconde se perd Dans la brume infinie Qui bouche l’horizon
La cruche en éclatant Hurle à nos oreilles Comme le rire strident Des minutes moqueuses Vaincues dans le sang Par les heures Sereines Fières et silencieuses Préparées au combat Depuis très longtemps
La jetée ne dit mot Fait mine d’ignorer Le sort inéluctable De la cruche brisée Et les vagues écumeuses La fouettent durement Où selon la force des vents Les jours et les humeurs Se font douces comme Des rêves caressants