Je crois qu’ici je pourrais vivre Je pourrais écrire Et je pourrais mourir
Je crois qu’ici mes yeux Ne verraient que la pierre Les rochers tendus Vers l’infini du ciel Mais enracinés Dans les braises d’enfer Et qui ont tant souffert Qu’ils se sont écartés De la marche du monde
Je crois qu’ici je pourrais vivre Mieux qu’en leurs villes malodorantes Surexcitées Immondes M’abandonner aux vagues des champs Aux remous du torrent Aux ondulations des troupeaux Sous la houlette de bergers sans âge Vivre au plus loin Du vrombissement Des fats et des faux sages Si pleins d’eux-mêmes Qu’ils frisent l’explosion
Je crois qu’ici je pourrais vivre Un peu sauvage Auprès de chèvres et de moutons