On trouve des amours Solides comme l’airain Que le divorce aspire Et que gomme le temps
Et des listes de noms Qu’on grave dans la tête Ou qu’on y enchaîne Mais qui après dix ans Ne vous disent plus rien C’était du sapin Qu’on prenait pour du chêne
Il y a tant d’oubli Qui remplit ces tonneaux Que l’on tente parfois De vendre à la criée Mais personne ici-bas Ne s’intéresse au vide Du temps passé
Et les barriques c’est navrant Alors s’entassent Sur les quais morts Du port Où ne passe Que le temps