Dans la ruelle qu’écrase le soleil de midi Un enfant endimanché A la mode ancienne Circule à vélo En zigzaguant Il croise une femme vêtue de noir de la tête aux pieds Et peut-être plus belle Que je ne peux l’imaginer
Un muezzin appelle à la prière Du haut d’un minaret que je n’aperçois pas De la terrasse du bar où je me suis assis Sur une chaise bancale
Si ma chaise pouvait marcher Elle avancerait comme ce vieillard coiffé D’un bonnet beige rayé de bleu Et dont la silhouette courbée S’amenuise à mesure qu’elle s’éloigne
Un chat tigré s’enfuit Les ombres courtes du milieu du jour S’imposent à mes yeux comme des cernes mobiles Mon esprit part en errance Je cherche à comprendre la marche des choses Et du temps Mais en vain Comme toujours