Je viens d’écrire ton nom A coups de mitrailleuse Sur le granit de ton indifférence Je m’imaginais le ciel bleuir Et ton cœur déborder de joie
Là-haut Je me suis fait l’esclave De ces flux frémissants Que tout poète Toujours porte en soi Jusqu’à ce qu’écrasé De délires accablants J’aie lâché prise
Ils ont retrouvé Mon corps dans la vallée Ils n’ont pas même relevé ton nom Que j’avais gravé Si bruyamment Dans la paroi
Il ne s’effacera Qu’au gré des pluies et des vents Usé par l’érosion
Jamais tu ne sauras L’acidité de ma souffrance Quand tes dieux imbéciles M’ont privé de toi Et la roche endolorie Ne t’en parlera pas Par discrétion Par convenance Ou par jalousie