Tant de lieux du monde Se sont gravés en nous Que nous les connaissons jusqu’à l’extrême bout De chacun de nos doigts
Ainsi Venise parcourue Dans la dentelle du Dessin clair de ses rues Pleines d’eaux sombres jusqu’à ras bord
Ainsi Strasbourg Revisitée sans fin Connue par cœur comme un refrain
Ainsi Brest ou Limoges Ainsi Tunis ou Berlin Ainsi les villes d’Orient Dont les parfums parfois s’accrochent Dans le cœur à moins Qu’ils ne s’en décrochent Et glissent jusqu’à rouler Imperceptiblement Dans ces tiroirs Pleins de remords et de tourments Dont on voudrait perdre les clés
Au terme du voyage L’âme aspire sans doute A des humeurs nouvelles Qu’exige aussi son âge
Cessant alors de vagabonder De tourner en rond Comme un lion en cage Elle vient se fixer Plus tranquille Plus sage Comme apaisée Dans la quiétude de Chamoson
Pleine du désir De passer à Des choses nouvelles Elle vient apprendre A tourner la page A Saint-Pierre-de-Clages Où elle est chez elle