Dans le lit du torrent L’eau froide A cessé de couler Des anges noirs l’ont remplacée Par un mince filet De liquide verdâtre Dont l’odeur âcre Nous colle au nez
Depuis quelques jours Les pierres se fendillent Tout au long du parcours
Les arbrisseaux pourrissent Les grands arbres meurent En suffoquant Comme ces gens qui naguère S’y sont pendus Pour ne plus rien voir du monde Dont en trépassant Ils sont sortis vainqueurs Tandis que nous De nos yeux grands ouverts Nous mesurons l’horreur Que les dieux immondes Ostensiblement gausseurs Nous imposent en souriant