Très apeuré Craintif Mal à l’aise aussi devant Vos grands fronts pensifs Je dirai cependant L’un de mes derniers rêves
Tandis que près du môle se lève Le soleil pâle qui doit ouvrir La carrière du jour Des hommes nus courent En quête de rien Car tout est vide jusqu’à La frontière hollandaise Et la brume au-delà Du collier des dunes Sans doute empêchera La course d’aller plus loin
Tout s’achèvera tantôt Parmi nous qui ramassons Des bivalves déposés Par la dernière marée haute
Je vois à vos yeux rieurs Que vous croyez que je délire Eh bien non Pour une fois Mon rêve est aussi calme et plat Que l’est en ce matin frileux L’humeur lisse et douce de l’eau de mer Sous le ciel bleu