Corps endiablés De danseurs frénétiques Et corps musclés de sportifs Gonflés de Conquêtes pathétiques
Corps couronnés de pauvrettes victoires Empanachées mais illusoires
Corps vautrés Dans les porcheries des fermes de mon enfance
Corps qu'on dissèque Qu'on étripe Qu'on saucissonne
Corps de garde Qui sonne Le rappel Dans la cour pavée D'une prison rustique Où défilent des morts Hideux et décharnés Que l'on fait marcher au pas Qui tournent en sens inverse Des aiguilles d'une montre Et quand tonne la voix Du maître des lieux S'en retournent penauds Poursuivre leur trépas Dont on ne doit Jamais les extirper